Campagne 2019 - abri de pugieu
Abri de Pugieu, campagne 2019 - Topographie de l’abri et vue du site en cours de fouille -
© Topographie - M. Geoffray et M. Cartonnet ; Photo : B. Vivier |
Brièvement mentionné en 1896 (J. Corcelle) et en 1903 (J. Tournier et Ch. Guillon), l’abri Henri-Martin (ou abri de Pugieu) doit son nom à la seule fouille qu’aurait réalisée, dans la première moitié du XXème siècle, le docteur Léon Henri-Martin. Peu d’informations permettent de préciser son passage dans le sud de l’Ain. De cet épisode subsiste notamment une petite collection conservée au Centre de Conservation et d’Etudes de Lyon dans laquelle figurent des éléments d’industrie lithique (grattoirs, burins, lamelles à bord abattu et une pointe à cran) et osseuse (une longue sagaie et une aiguille à chas) caractéristiques des derniers temps du Paléolithique supérieur, phase finale du Magdalénien. J. Tournier et Ch. Guillon (1903) évoquent également un niveau néolithique mais il est peu documenté sur le plan archéologique.
Les ambiguïtés entourant ce site étaient donc nombreuses, d’autant qu’aucun plan et écrit n’argumente l’emprise des fouilles anciennes. Une campagne de sondages a été réalisée du 19 au 31 août dont l’objectif initial était de répartir trois zones de sondage de 2 m² chacun sur différents points de ce vaste abri. Les deux sondages les plus proches de la paroi se sont très vite révélés négatifs par la présence de blocs de remplissage, espacés par des vides importants, sans sédimentation, laissant envisager un apport récent extérieur à l’abri. La recherche des niveaux archéologiques s’est donc concentrée sur 3 m², en I 8-10 et une petite partie de I7. Peu d’indices évoquent le Tardiglaciaire. Les recherches ont surtout mis en évidence un (ou plusieurs ?) niveau mésolithique (microlithes et composante lithique caractéristiques) et un probable Néolithique ancien (pointe à retouche concave). Bien identifié en stratigraphie, le Mésolithique n’avait jamais été révélé par les prédécesseurs.Une zone de combustion comprenant de nombreuses esquilles d’os brûlés a été identifiée en I 7-8, au contact de laquelle plusieurs petits pôles de débitage de silex ont été signalés. Nos observations ont toutefois été limitées par la présence d’un énorme bloc d’effondrement en I9-10. |
La stratigraphie est très simple, composée de trois unités :
(US0 : Zone remaniée à blocs hétérométriques - fouilles anciennes) US1 : Terre végétale humifère associée à des vestiges de différentes périodes. US2 : Niveau mésolithique, à blocs hétérométriques, à matrice limoneuse et cendreuse, comprenant de nombreux fragments d’os brûlés. US3 : Niveau limoneux à blocs de grande taille et à assemblage de fragments calcaires globuleux dans une matrice granuleuse jaune. Microlithes – 1 : pointe à base concave ; 2 -3 : segment ; 4-5 : segment à base non retouchée ; 6 : pointe à base rectiligne ; 7 : triangle isocèle ; 8-9 : lamelle isocèle ; 10 lamelle à bord abattu ; 11 : pointe ou pièce à cran ? ; 12-19 : fragment de pointe -
© G. Béreiziat |
Abri de Pugieu, campagne 2019 - A gauche, vue des carrés I7 à I10 en fin de campagne. En I7, zone impactée par le remblaiement. En haut, ensemble stratigraphique composé de trois unités. En bas, plan de l’abri situant les différents sondages et la zone affectée (a minima) par les fouilles anciennes.
© Photographies et DAO – G. Béreiziat |
Références bibliographiques :
BEREIZIAT G, CARTONNET M. (dir), CHAIX L., GEOFFRAY M., NATON H.-G., (2019) - Campagne de sondages 2019 à l'abri Henri-Martin (Chazey-Bons). Rapport d’opération archéologique. 100 p.
TOURNIER J., GUILLON Ch. (1903) - Les abris de Sous-Sac et les grottes de l’Ain à l’époque néolithique, Courrier de l’Ain, 48 p.
BEREIZIAT G, CARTONNET M. (dir), CHAIX L., GEOFFRAY M., NATON H.-G., (2019) - Campagne de sondages 2019 à l'abri Henri-Martin (Chazey-Bons). Rapport d’opération archéologique. 100 p.
TOURNIER J., GUILLON Ch. (1903) - Les abris de Sous-Sac et les grottes de l’Ain à l’époque néolithique, Courrier de l’Ain, 48 p.